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mon univers culturel
7 février 2016

extrait du livre "contre les jouets sexistes"

Les sentiments :

Dans le système patriarcal, la vocation de la femme est de prendre soin des autres, d’entretenir le foyer et de plaire aux hommes. Le rôle féminin repose finalement sur l’abnégation. Et celle-ci trouve sa légitimation dans une certaine vision de l’amour. L’ « amour » permet de justifier le sacrifice de soi, le dévouement et le temps passé à s’occuper des autres .  il permet de rendre acceptabe ce qui ne l’est pas : la domination, le mépris, l’absence d’estime de soi.

On soigne les bébés, les animaux, les malades, son mari… parce qu’on les aime. Les jouets préparent les petites filles à évoluer dans un univers où l’ « amour » sous toutes ses formes est la valeur première. L’expression des émotions positives ( joie, affection, tendresse, etc) encouragée chez les jeunes enfants, devient à partir d’un certain âge un trait proprement féminin. A travers le maternage des poupées, mais aussi des animaux, et les relations d’amitiés entre filles, les fillettes s’approprient le langage des sentiments et de la sensibilité.

Le grand amour

Les jouets inculquent aux fillettes l’attente du grand événement de leu vie : l’amour avec un grand « A », celui qu’elles éprouveront pour un homme (forcément viril, puissant). Elles apprennent que c’est lui qui va leur permettre de se réaliser en tant que femme.  Et que seul le regard masculin peut valiser l’existence de la femme et la rendre heureuse (comme si elle ne pouvait l’être par elle-même. « l’éducation donnée aux petites filles les pousse à se voir comme des êtres incomplets et à attendre un homme miraculeux et unique » le couple et la famille sont des rêves, avant de devenir plus tard une raison de vivre.

Les innombrables jouets qui mettent en scène des personnages de princesses entretiennent l’illusion que le bonheur suprême c’est l’ « amour », cristallisé dans une belle robe, un beau cavalier, et une belle fête. Le fantasme du mariage comme « le plus beau joue de sa vie » apparaît bien comme la suite logique du rêve de petite fille de devenir princesse.

Ainsi, on éduque les petites filles à donner primauté aux sentiments amoureux. Malheureusement, l’amour est « un système de pratiques qui ne peut être extrait du système des rapports sociaux, inégalitaires, entre les sexes » dans les relations affectives aussi, on retrouve une dissymétrie entre les femmes et les hommes. Le sociologue bozon a identifié ce qu’il nomme « la division sexuelle du travail affectif » : la relation se passe sur le modèle gestionnaire /utilisateur. « la femme est celle qui se préoccupe du bon fonctionnement de la relation, l’homme restant sur son quant-à-soi. Cette limitation de la remise de soi du partenaire masculin manifeste moins un trait psychologique spécifique des hommes qu’il n’exprime un trait de la domination masculine, la volonté de rester hors d’atteinte, la peur de la dépendance »

CouvJouets

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